Perspectivia

Mon tres cher Frere

[… ]J’ai eu encore une Rude attaque de mes Jnfirmitez ordinaires qui m’a de nouveau fort recullée. Le Marg[rave]: s’Jmpatiente de voir que toutes Les Cures dont je me suis servie cette année n’ont fait que diminuer pendant quelques Semaines mes meaux sans pouvoir les detruire, son amitié pour moi Lui a fait naitre L’Jdée de me conduire a Monpellier pour essayer si le changement [l’air ]d’air ne pouroit operer ce que les eaux et les Remedes n’ont pu faire. Son dessein est que nous allions Jncognito | pour epargner la depance et que nous partions le Mois prochain pour pouvoir gagner Monpellier avant le grand froid. Ni moi ni lui n[e][’]avons cependant rien resollu avant que de scavoir si [v ]vous aprouvez[,] mon tres cher Frere[,] ce projet. Nous ne pouvons nous exposer a rien ni ayant point de Principauté de tous ce côté la, et selon les arangements que le Marg[rave]: veut prendre ici il conte de pouvoir accomoder tres bien ses affaires en faisant ce [se ]voyage. Je vous suplie[,] mon tres cher Frere[,] de me donner au plustot vos ordres la dessus. Jl me sera bien dur d’etre si elloignée de vous, mais j[’]espere que si ma Santé se retablit je serai d’autant plustôt en etat de vous faire ma Cour. [… ]| [… ]Je me recom[m]ende encore a votre precieux souvenir et suis avec tout le respect et la tendresse Jmaginable[,]

Mon tres cher Frere[,]
Votre tres humble et tres obeïssante Soeur et Servante Wilhelmine

[s. l. ][Eremitage][? ]Le 13 de Sept[embre] 1754