Perspectivia
Lettre1875_16
Date1875-11-03
Lieu de création[Paris]
AuteurFantin-Latour, Henri
DestinataireScholderer, Otto
Personnes mentionnéesEdwards, Edwin
Edwards, Ruth
Dubourg, Victoria
Scholderer, Luise Philippine Conradine
Dubourg, Jean-Theodore
Dubourg, Hélène
Lieux mentionnésLondres, Royal Academy of Arts
Londres
Paris
Francfort-sur-le-Main
Londres, Dudley Gallery
Londres, Society of French Artists
Paris, Salon
Œuvres mentionnéesF Fleurs (bouquet de dahlias)

[Paris]

3 Nov 75

Mon cher Scholderer,

je regrette bien que vous ne veniez pas à Paris.Les Scholderer rentrent directement de Francfort à Londres sans passer par Paris. Enfin !

Votre projet de la mer me plaît bien. Il faudra en reparler. J’ai eu bien des lettres avec les Edwards. ElleRuth Edwards devient de plus en plus active dans les affaires de son mari et va s’imposer comme l’interlocutrice principale de Fantin. m’a envoyé un catalogue de Dudley,Entre 1872 et 1880, Fantin utilise les expositions de la Dudley Gallery comme point de vente pour ses natures mortes et ses petites compositions d’imagination, réservant ses plus importants tableaux aux expositions de la Royal Academy ou à la Society of French Artists. où les prix de mes tableaux étaient extraordinairement élevés. J’ai réclamé alors trouvant qu’elle gagnait trop. Lui alors rentrant à Londres a pris la plume et m’a répondu longuement et très embrouillé.

J’ai à lui répondre et ne sais vraiment pas quoi. Je vous prie, quand vous les verrez à Londres, de ne parler aucunement de tout cela. Mon idée, est bien arrêtée, c’est de diminuer le nombre de tableaux à leur envoyerCette année-là Fantin envoie encore une trentaine de natures mortes aux Edwards. et de ne pas disputer sur la question d’argent.

Depuis vous,En septembre, Scholderer et son épouse ont séjourné environ une semaine à Paris chez Fantin-Latour. j’ai beaucoup peint et avec l’idée de faire de la peinture pour l’Exposition prochaine.

J’ai fait deux gros bouquets de dahlias, mais plus grands et je crois mieux que ce que j’ai fait jusqu’ici. Lorsque j’en aurai fait plusieurs, cet hiver je choisirai pour en exposer au Salon l’année prochaine.Fantin-Latour, Fleurs (bouquet de dalhias), F.766, fut présenté au Salon de 1876.

Vous avez entendu Lohengrin, vous êtes bien heureux, mais Tristan Isolde, j’ai passé la soirée à entendre hier le second acte, c’est magnifique, très bien exécuté. Je crois qu’il n’est guère possible de l’entendre mieux à quatre mains, ce sont des partisans enragés, c’est vraiment extraordinaire.

Mademoiselle Dubourg me charge de vous dire qu’elle est désolée de ne pas vous revoir à Paris. Pour Madame qu’elle est toute prête à lui faire toutes les commissions dont elle pourrait avoir besoin à Paris. Mr Dubourg vous remercie beaucoup de son livre, celui lui fera le plus grand plaisir, Madame a trouvé une bonne excellente comme toujours au commencement.

Toute la famille me charge de ses compliments.Vous comprenez Madame combien je regrette que vous ne veniez pas à Paris.Vous aviez Notre-Dame et St Denis à voir et la pièce Le PanacheLe panache ou la satire du fonctionnaire : pièce d’Edmond Gondinet (1828-1888) écrite en 1875 et jouée au théâtre du Palais-Royal. Edmond Gondinet est l’auteur de nombreux vaudevilles et comédies et collabore avec Eugène Labiche. au Palais Royal. Il faut préparer cet hiver une prochaine réunion au bord de la mer. N’est-ce pas Madame.

Écrivez-moi – et sur les Edwards aussi. Adieu. Fantin

Je me suis décidé à dire à Edwards : franchement vous gagnez trop !