Perspectivia
Lettre1879_10
Date1879-04-30
Lieu de création8 Clarendon Road Putney
AuteurScholderer, Otto
DestinataireFantin-Latour, Henri
Personnes mentionnéesScholderer, Luise Philippine Conradine
Edwards, Edwin
Edwards, Ruth
Dubourg, Victoria
Esch, Mlle
Lieux mentionnésLondres, Royal Academy of Arts
Francfort-sur-le-Main
Paris, Salon
Œuvres mentionnéesF La famille Dubourg
S Portrait of a Lady - Flämische Bauersfrau in malerischer Nationaltracht (paysanne flamande en costume national)
S Porträt der Luise Scholderer (portrait de Luise Scholderer)

8 Clarendon Rd Putney

30 avril [18]79

Mon cher Fantin,

Vous aurez appris sans doute par Mme Edwards que votre est [ ?] tableau a eu la place d’honneur dans la salle des étrangers.Fantin-Latour, La famille Dubourg, F.867, exposée à la Royal Academy de Londres en 1879. Il n’y a pas de meilleure place. Vous pouvez-vous imaginer comme j’étais content de voir cela ; vous aurez beaucoup de succès et si vous n’étiez pas français, un grand succès. Je me suis permis de vernir le tableau, il me semblait que c’était bien nécessaire, j’ai mis aussi peu de vernis que possible, et je crois que cela ne nuira pas au tableau, il me semble qu’il n’y a pas trop de vernis.

Mon grand portrait de la dameScholderer, Portrait of a Lady – Flämische Bauersfrau in malerischer Nationaltracht, B.171. a eu une assez bonne place, on m’a fait l’honneur de le mettre dans la grande salle, seulement je n’apprécie pas cet honneur parce que mes tableaux ne sont pas pour être vus de loin. Le portrait de ma femmeScholderer, Porträt der Luise Scholderer, B.177. est très mal placé le plus haut possible, mais on le voit pourtant et je l’aime bien mieux que l’autre. Je ne crois pas que j’aurai du succès, cela c’est autre chose. Il y a longtemps que je n’ai eu de vos nouvelles, j’espère que vous allez bien, vous travaillez sans doute très fort comme toujours ; moi très peu, je fais des esquisses pour de nouveaux tableaux, je veux faire quelques tableaux de figures dans du paysage, il me semble que cela ira mieux maintenant qu’autrefois. J’ai toujours un peu d’espoir de vous voir ici. Le temps est affreux voilà huit mois que cet hiver dure, bientôt il va faire trop chaud.

Edwards va toujours plus mal, il est couché, je ne l’ai pas vu depuis une semaine. Heureusement son tableau a été placé à l’Académie, d’être refusé lui aurait donné la mort je crois ; quelle triste existence. Je vous écrirai encore sur l’Académie, il y a quelques tableaux intéressants. Le salon va ouvrir le 15, n’est-ce pas ?

Bien des choses à vous et Madame de nous deux, aussi à Mlle Esch, nous espérons que vous soyez tous en bonne santé.

Votre ami

Otto Scholderer

<On m’écrit de Francfort que la poste avait votre signature que vous aviez reçu le second rouleau en même temps que le premier. Cela doit être perdu ou on l’a volé, en tout cas ne vous en inquiétez pas, la valeur n’en est pas si grande>