Perspectivia
Lettre1880_14
Date1880-11-08
Lieu de création8 Clarendon Road Putney
AuteurScholderer, Otto
DestinataireFantin-Latour, Henri
Personnes mentionnéesScholderer, Viktor
Scholderer, Luise Philippine Conradine
Dubourg, Victoria
Esch, Mlle
Fabre
Lieux mentionnésLondres, Royal Academy of Arts
Manchester
Œuvres mentionnéesF Portraits ou la leçon de dessin dans l'atelier

[8 Clarendon Rd. Putney]

8 nov. [18]80

Mon cher Fantin,

Excusez, je vous prie que je n’écris qu’aujourd’hui pour vous annoncer l’arrivée de la boîte que vous nous envoyez. Nous avons été et surtout ma femme tout à fait ravis du beau cadeau que madame envoie pour notre petit Victor. Mais c’est beaucoup trop beau pour nous, c’est pour un petit prince. Hier, on lui a montré au peuple qui était ébloui de sa beauté ! C’est à dire de la couverture, car notre fils ne peut pas se vanter d’être une beauté. Nous vous remercions bien pour votre bonté, ma femme va écrire à Madame un de ces jours, seulement elle est encore trop fatiguée des dernières désagréments, à cause de la nourrice dont Madm. Esch vous aura parlé. Ma femme et moi croyons que c’est la plus belle couverture qui a jamais été faite. Seulement comme je dis trop beau pour nous, nous allons la faire encadrer je crois.

Le gobelin de Mlle Fabre arriva au même temps ; c’est trop gentille de sa part, c’est encore trop joli pour nous et elle n’aurait pas [du] le faire. Cela fait du bien de savoir que notre enfant a déjà de si bons amis, c’est une consolation pour nous. Je vous remercie du journal, j’aime bien la figure que vous avez dessinée pour le titre, c’est simple et cela se voit bien.

Je suis en hâte j’ai voulu écrier bien, mais des visites m’en ont empêché. Je vous écrirai plus longuement sur vos derniers fleurs qui sont vraiment admirables. Vous avez pu croire à notre joie d’apprendre de la médaille de Manchester.Fantin a reçu la grande médaille d’or à Manchester pour Portraits ou la leçon de dessin dans l’atelier, F.920, 1879, huile sur toile, 145 x 170, Bruxelles, musées royaux des Beaux-Arts de Belgique. Ne croyez pas que c’est l’opposition de l’académie, les gens de Manchester sont assez cultivés et savent ce qu’ils aiment, je crois qu’ils sont plus avancés qu’on le trouve généralement à Londres et n’ont pas la foi illimitée dans la supériorité de l’académie. Seulement je vous dis et c’est aussi dans le caract. anglais ils ne feraient jamais une chose pareille pour faire de l’opposition seulement <si c’était le cas, ils auraient donné la médaille à un Anglais>.

Nos compliments et aussi à Mlle Esch dont nous avons eu une lettre ce matin. J’écrirai plus longuement un de ces jours. Encore mille remerciements pour votre bonté et celle de Madame. Votre ami. O.S.