Perspectivia
Lettre1875_13
Date1875-09-12
Lieu de création[Paris]
AuteurFantin-Latour, Henri
DestinataireScholderer, Otto
Personnes mentionnéesScholderer, Luise Philippine Conradine
Edwards, Edwin
Edwards, Ruth
Esch, Mlle
Dubourg, Victoria
Lieux mentionnésParis
Francfort-sur-le-Main
Œuvres mentionnées

[Paris]

Dimanche 12 septembre 1875

Mon cher Scholderer

J’ai bien de plaisir de savoir que vous allez venir ici ainsi que madame.Le couple Scholderer s’arrête à Paris fin septembre 1875 avant de continuer pour Francfort. Nous allons pouvoir causer à notre aise, je vous parlerai de notre voyage avec Edwards en Belgique et Hollande, et j’ai bien à vous raconter. Vous ne sauriez croire à quel point je ne suis pas voyageur.

J’ai été avec Edwards plusieurs jours et je vous raconterai cela.

Je peux vous dire tout de suite que nous ne nous accordions pas du tout. J’ai bien compris ce que vous me disiez de lui. Il y a plus de vingt ans que je n’avais vécu avec lui. Vous êtes en train de faire un portrait, ah ! Que je vous plains, quel tourment …

Depuis mon retour à Paris je ne fais pas grand-chose. Ces beaux temps d’automne je flâne beaucoup. Dans ces derniers temps Mademoiselle Esch est à Paris avec Mademoiselle Dubourg. Nous allons promener. Elles font beaucoup de musique dans ce temps-ci, tout à Wagner. Nous nous amusons beaucoup et tous les trois nous nous faisions une fête de vous voir arriver tous les deux ! Nous avons si beau temps et dans toutes nos promenades nous parlions de vous pour en projeter d’autres, mais il paraît que vous ne serez ici que dans le mois d’octobre. Ces demoiselles sont désolées ! Elles m’ont demandé, si je voudrais vous écrire pour vous engager à profiter de ces derniers beaux jours, lorsqu’elles sont encore ensemble.

Moi j’ai dit – j’écrirai – mais je sais bien ce que c’est qu’un portrait. On ne peut faire ce que l’on veut. C’est si difficile. Enfin mon cher Scholderer, vous savez bien que vous êtes attendu, désiré ici. J’aurais bien grand plaisir à vous voir, le plus tôt c’est le mieux.

Madame, vous savez combien vous êtes attendue ici, Mademoiselle Esch désire bien vous voir ainsi que mademoiselle Dubourg. Nous serons tous à votre service et je me promets bien du plaisir et de profiter pour prendre du repos. Nous vous montrerons Paris et ses environs qui sont charmants dans ce moment.

Adieu et à bientôt

H. Fantin