Perspectivia
Lettre1876_10
Date1876-08-02
Lieu de création[Paris]
AuteurFantin-Latour, Henri
DestinataireScholderer, Otto
Personnes mentionnéesScholderer, Luise Philippine Conradine
Edwards, Ruth
Edwards, Edwin
Dubourg, Victoria
Lieux mentionnésBayreuth
Œuvres mentionnéesF Fleurs (bouquet de dahlias)

[Paris]

2 Août 1876

Mon cher Scholderer

j’espère que ma lettre va trouver Madame bien portante et vous aussi, j’aimerais bien avoir de vos nouvelles à tous deux car j’aurais voulu vous répondre plus tôt, mais je suis déménagé depuis le 15 juillet et je suis encore dedans les peintures, les maçons, les fumistes etc… On a ouvert l’escalier, cela ne finit pas, il ne faut pas avoir d’ouvriers chez soi, c’est terrible. Je suis à me promener ou à attendre les ouvriers. Je ne peux rien faire. Je ne peux rien arranger. Je crois que ce mois va se passer à m’installer. Vous devez bien souffrir de la chaleur, moi cela me fait grand mal ! J’ai hâte d’avoir des jours plus frais et j’ai une envie de travailler, mais c’est toujours quand on ne peut pas. J’ai été très content des éloges que vous me faites des Dahlias.Fantin-Latour, Fleurs (bouquet de dahlias), F.766. N’est-ce pas que je n’ai rien fait d’aussi bien, je n’entends rien dire des Edwards. Lui ne m’écrit toujours pas ! Le grand événement artistique de Bayreuth approche et il faut que cela soit bien important en Allemagne, car même ici on en parle beaucoup. Je crois même qu’il y aura quelques Français. Voilà un grand regret que j’ai de ne pas pouvoir être là. En dehors même de la musique, j’aurais voulu voir cela, tout ce monde réuni. Cela sera bien intéressant. Depuis quelque temps j’ai entendu encore bien de la musique. Je deviens de plus en plus wagnérien. Que faites-vous en ce moment, ce n’est plus le moment des portraits. Mademoiselle Dubourg me charge pour madame et pour vous de ses compliments. Quand vous aurez un moment donnez-moi de vos nouvelles à tous deux.

Adieu Fantin