Perspectivia
Lettre1889_06
Date1889-12-31
Lieu de créationHildesheim Keswick Rd Putney, London
AuteurScholderer, Otto
DestinataireFantin-Latour, Henri
Personnes mentionnéesDubourg, Victoria
Scholderer, Luise Philippine Conradine
Scholderer, Viktor
Edwards, Ruth
Dubourg, Hélène
Dubourg, Charlotte
Janovski, Marie
Janovski, Sonia
Lieux mentionnésParis, Exposition Universelle
Paris, Salon
Œuvres mentionnéesF A Victor Hugo
F Religion et religions
S Ein Hirsch im Wald (un cerf dans la forêt)
S Gemüseverkäuferin - Marché aux légumes/ Gemüsemarkt (marchande de légume)
S A Fishmonger/ Ein Fischhändler (un marchand de poissons)
S Fischhändler (marchand de poisson)

Hildesheim

Keswick Rd

Putney

London

31 déc 1889

Mon cher Fantin,

Vous voyez que je suis ni corrigible à l’égard de notre correspondance, mais je ne veux pas terminer l’année sans vous écrire un mot et surtout pour vous remercier de votre bonne et aimable lettre que nous avons reçue ce matin. Nous vous remercions de tout cœur de vos souhaits pour le nouvel an, et de ceux de Madame, et nous envoyons les nôtres de tous nos cœurs et surtout ceux pour vos santés ! Nous sommes contents cependant d’apprendre que vous et Madame vous vous portez mieux, car l’hiver a été bien désagréable. Aussi pour nous, nous avons tous été malades, d’abord ma femme, moi après, et maintenant Victor qui est encore bien faible et qui ne veut pas encore se remettre.

Je crois que je n’ai pas besoin de vous persuader comment j’aurais aimé à venir vous voir pendant l’Exposition, et il m’aurait bien suffi de ne faire que cela et de retourner à Londres, mais d’abord j’étais malade, puis je n’avais pas d’argent et était de bien mauvaise humeur. Pendant que ma femme était au bord de la mer avec Victor, j’ai passé des jours bien désagréables ici, quand ils étaient revenus, je me mettais à travailler bien, et maintenant je suis bien en train avec mes tableaux et c’est toujours la chose principale. Je n’ai pas vu Madame Ewards, je n’avais pas le temps d’aller la voir, aussi c’est inutile de lui demander de vos nouvelles, elle ne raconte jamais rien.

J’aurais bien aimé aussi de voir l’Exposition si ce n’avait été que pour revoir les tableaux des artistes français de l’époque passée comme je vis toujours dans leurs idées, car moi aussi je me sens tout à fait séparé des tendances nouvelles, je les trouve terribles, je vis entièrement dans le passé.

Vous avez eu le plaisir de la visite de Madame votre sœur et de sa fille,Marie Janovski et sa fille Sonia. peut-être elles sont encore à Paris et en ce cas je vous prie de me rappeler à son bon souvenir, mais je ne peux guère espérer qu’elle se rappelle de moi. Je suis sûr que cela a été un grand plaisir pour vous tous.

Je suis bien honteux de ne pas vous avoir remercié pour vos deux dernières lithographies « Religion et ReligionsFantin-Latour, Religion et religions, H.91. [ »] et « à Victor HugoFantin-Latour, « A Victor Hugo », H.92. [ »] qui m’ont fait comme toujours le plus grand plaisir et je les ai souvent et bien regardées, surtout la dernière, qui cependant j’avais vue dans la petite édition, je trouve une de vos plus belles.

Je suis revenu dans le dernier temps aux natures mortes et je veux faire un trio décoratif comme celle dont vous vous rappelez peut-être au Salon 1869.En 1870 Scholderer expose au Salon à Paris un triptyque décoratif pour une salle à manger, constitué probablement d’un cerf en son centre et d’oiseaux sur les côtés, voir Ein Hirsch im Wald, B.93. Je peins toujours des portraits ce qui est un métier affreux, mais il faut vivre et il faut en faire, cependant cette année a été mauvaise pour moi, j’ai très peu gagné et dépensé beaucoup. Les frais pour mon École étaient très grands et cela ne me rapporte pour ainsi dire rien, mais il faut espérer que cela aille mieux. J’ai fait aussi quelques petits tableaux dans le genre de celui que je vous ai envoyé dernièrement en photographie,Scholderer avait envoyé plusieurs photographies de ses œuvres, vraisemblablement de la Gemüseverkäuferin, B.190 et du A Fishmonger/Ein Fischhändler, B.275, vraisemblablement identique au B.276. Voir lettre 1888_07. j’ai enfin trouvé les moyens de faire ces petites choses largement, je n’avais jamais pu y réussir autrefois et j’aurai plus de chance de les vendre dans ces dimensions.

Adieu, bien des choses à vous et Madame, aussi à Madame Dubourg et à Mademoiselle Charlotte de notre part. Victor dort en ce moment, sans cela il sera sûr qu’il vous envoya des baisers.

Votre ami

Otto Scholderer

<J’espère que vous soyez indulgent en lisant ma lettre, j’ai tout à fait oublié mon peu de français>