Perspectivia
Lettre1878_11
Date1878
Lieu de créationHeyst sur mer Hôtel du Phare Belgique
AuteurScholderer, Otto
DestinataireFantin-Latour, Henri
Personnes mentionnéesDubourg, Victoria
Scholderer, Ida
Schumann, Robert
Scholderer, Adolphe
Scholderer, Emil
Eiser, Otto
Scholderer, Emilie
Esch, Mlle
Scholderer, Luise Philippine Conradine
Lieux mentionnésParis
Paris, Exposition Universelle, 1878
Lille
Heist (Région flamande)
Paris, Salon
Anvers
Œuvres mentionnéesF A la mémoire de Robert Schumann
F La fée des Alpes
F Siegfried  : acte III. Évocation d'Erda
F Étoile du soir

Heyst sur mer Hôtel du Phare Belgique

[Juillet-août 1878]

Mon cher Fantin,

Me voilà de retour au bord de la mer et le souvenir des belles journées passées avec vous est comme un rêve, et comme chaque fois quand j’ai prends congé de vous, il me semble que j’ai encore tant de choses à vous dire.Scholderer séjourne à Paris en juillet 1878 et visite l’Exposition universelle. Mais avant tout, je dois vous remercier et surtout aussi Madame de tout ce que vous avez fait pour moi, de votre grande bonté qui a, cette fois-ci encore, rendu mon séjour à Paris si charmant. Je crains seulement que tout le travail que je vous ai donné vous ait fatigué bien, et je serais bien content d’apprendre bientôt que vous êtes partis pour la campagne. Ma femme aussi vous dit combien elle est sensible de tout ce que vous, et surtout Madame, ont fait pour moi, et désirerait bien vous en remercier personnellement. Elle regrette bien que nous ayons si peu d’espoir de vous voir tous les deux en Angleterre, et chez nous. Ma sœur avait toujours encore l’espoir de vous voir à Heyst,Heist, station balnéaire de Belgique (Flandre occidentale) sur la mer du Nord, à l’est de Zeebruge. avait aussi apporté de la musique de Schumann à jouer et à chanter, il nous reste que l’espoir de vous voir l’année prochaine, peut-être en Allemagne, ce serait un grand grand plaisir pour ma famille de vous recevoir à Francfort, et surtout aussi pour mes frères. Ma sœur est enchantée des lithographies que vous lui avez envoyées, et me charge de vous en faire mille remerciements. Elle dit que Mr. Eiser en sera tout à fait enchanté.Fantin décide en janvier 1878 d’envoyer des lithographies à sujet wagnérien au Dr. Otto Eiser auquel Scholderer le recommande (voir lettre 1878_02). Ma sœur, comme je l’avais supposé, aimait surtout les dessins des œuvres de SchumannFantin-Latour, A la mémoire de Robert Schumann, H.5 et La fée des Alpes, H.6. seulement elle enviait beaucoup le 3ème acte de SiegfriedFantin-Latour, Siegfried : Acte III. Évocation d’Erda, H.71. à Dr. Eiser et je lui ai promis de vous prier d’en réserver encore un pour elle. Ma femme a beaucoup admiré la nouvelle lithogr. de l’étoile du soir.Fantin-Latour, Étoile du soir, H.25.

Je peux dire que mon séjour à Paris m’a donné beaucoup de courage, j’espère que ma peinture s’en ressentira bientôt, seulement, je voudrais bien maintenant vous montrer ce que je fais et de savoir votre opinion, j’aurais quelque chose pour le Salon prochain. Je n’ai rien fait que de dormir depuis que je suis à Heyst, le voyage était assez rude, dix personnes en compartiment jusqu’à Lille, le buffet en arrivant pas encore ouvert, mais j’ai dormi cependant en toutes les positions, presque deux heures à Lille sur le banc, dans la salle d’attente. Heureusement nous avions de la pluie pendant la nuit, un orage avec des éclairs continuels, cela a empêché la poussière que je craignais plus de tout. Je n’arrivais à Heyst qu’à 10h1/2 lundi. L’air est si bon et frais, j’ai pris de suite un bain de mer et j’ai continué d’en prendre hier et aujourd’hui, je crois que cela me fait du bien, combien je regrette de savoir vous et Madame à Paris en ce moment et maintenant aura commencé encore l’enlèvement du plâtre de la maison ! J’espère que vous faites vite vos malles. Restez à la campagne aussi longtemps que vous pouvez, un peu d’ennui ne vous fera pas de mal, vous avez bien besoin tous les deux de vous rafraîchir un peu, et vous ne comprendrez cela qu’après avoir passé une semaine à la campagne. Je ne pense pas au travail cela doit venir tout seul. Nous pensons d’accompagner ma mère jusqu’à Anvers et de voir la ville et les musées.

Nous ne causons que de vous. Dites à Madame que ma femme a la parole de son mari de vous écrire plus souvent, elle a aussi pris de bonnes résolutions à cet égard, surtout pour Mlle Esch.

J’espère d’avoir un mot de vous, quand vous partirez à la campagne. Bien des choses à vous deux de ma famille, mais surtout de nous deux. Nous espérons que Mlle Esch va mieux, son travail va bientôt recommencer et elle aura besoin de ses forces. Adieu, votre ami Otto Scholderer

<Ma femme va écrire prochainement à Madame>