Perspectivia
Lettre1879_02
Date1879-01-12
Lieu de créationFrancfort [sur le Main]
AuteurScholderer, Otto
DestinataireFantin-Latour, Henri
Personnes mentionnéesScholderer, Luise Philippine Conradine
Dubourg, Victoria
Scholderer, Emilie
Scholderer, Ida
Menzel, Adolph
Goethe, Johann Wolfgang von
Esch, Mlle
Lieux mentionnésLondres, Royal Academy of Arts
Paris
Francfort-sur-le-Main
Paris, Salon
Œuvres mentionnéesS Portrait of a Lady - Flämische Bauersfrau in malerischer Nationaltracht (paysanne flamande en costume national)

Frankfurt a/M.

12 janvier 1879

Mon cher Fantin,

Bien merci de votre lettre du 4 janvier, et ma femme remercie Madame de la sienne. Je ne veux pas tarder trop longtemps pour vous écrire. Votre projet de faire notre portrait pour le Salon est bien séduisant et je ne n’ai pas besoin, je crois, de vous dire, combien de plaisir cela nous ferait de poser pour vous. Mais en même temps, je crois que cela me ferait perdre trop de temps en ce moment, justement un mois et quelques semaines avant le Royal Academy. Mais j’espère bien que vous ne perdiez pas de vue un si beau sujet, nous poserons pour vous plus tard, en été ou automne, si vous voulez, alors ce serait encore un motif pour aller vous voir.

Je n’ai rien commencé pour l’académie, et j’ai à reprendre le portrait de la dame que j’ai peint l’année passée, la figure entière,Vraisemblablement Scholderer, Portrait of a Lady – Flämische Bauersfrau in malerischer Nationaltracht (paysanne flamande en costume national, B.171, 1878, huile sur toile, 58 x 48 cm, coll. part. non localisée). vous savez que je ne travaille pas si vite que vous, nous ne pouvons pas rester plus que huit jours à Paris (avec le voyage), alors ce sera bien temps de retourner en Angleterre.

Notre séjour ici est comme à l’ordinaire bien bruyant et nous avons à souffrir du caractère vif de ma mère et de ma sœur, nous ne sommes plus habitués à une vie pareille, aussi je travaille très peu et suis continuellement dérangé, nous espérons nous reposer chez vous.

Je suis bien content que mes esquisses vous semblent bien, j’aurais bien voulu vous envoyer quelque chose de plus important, j’espère que cela viendra bientôt.

Je me suis informé des lithographies de Menzel, j’en ai vu quelques-unes de l’année 1834 et 38, des espèces d’illustrations pour des poésies de Goethe et un certificat d’une g[u]ilde de maçons,Menzel, Künstlers Erdenwallen, Bock 109-115, 1833-1834, lithographie à la plume, dont l’idée et le titre sont inspirés par le texte de Goethe portant le même titre et Maurergesellenbrief, Bock 195,1838, lithographie à la plume, ces deux œuvres qu’évoque Scholderer n’ont rien à voir avec ce que lui a demandé Fantin. ce sont des choses qui laissent à peine deviner le grand talent de Menzel, certainement assez curieux, mais je doute que vous aimeriez à les posséder, ensuite la feuille que vous devez connaître le Christ au templeMenzel, Christus als Knabe im Tempel, Bock 406,1852, lithographie, 43,5 x 57,7 cm. qui est très belle, voulez-vous en avoir, les épreuves que j’ai vues sont très bonnes ?

Ma femme a eu bien plaisir d’apprendre que le couteau etc. sont bien venus dans le ménage, découper n’est pas trop difficile, si on a quelque chose à découper.

Je ne veux pas continuer à écrire puisque nous aurons bientôt le plaisir à vous voir, nous resterons encore une quinzaine à Francfort, certainement pas plus longtemps, alors à bientôt. Ma famille me charge de vous saluer bien avec Madame de sa part, on a beaucoup admiré la photogr. d’après votre portrait du Salon dernier.

Bien des choses de nous deux à vous à Madame et à Mlle Esch, nous espérons que vous allez tous bien

Votre ami

Otto Scholderer

Je n’ai rien pu savoir des lithographies de Menzel au grattoir, seraient-ce des choses nouvelles peut-être ? Des photogr. non plus.