Perspectivia
Lettre1894_03
Date1894-05-29
Lieu de créationParis
AuteurFantin-Latour, Henri
DestinataireScholderer, Otto
Personnes mentionnéesLamartine,
Vigny,
Manet, Edouard
Edwards, Ruth
Scholderer, Luise Philippine Conradine
Scholderer, Viktor
Hugo, Victor
Thoma, Hans
Vélasquez, Diego
Dubourg, Victoria
Dubourg, Charlotte
Dubourg, Hélène
Scholderer, Adolphe
Durand-Ruel
Lieux mentionnésParis
Munich
Buré (Normandie)
Munich, Glaspalast de Munich
Œuvres mentionnéesF L'Auroreore
F Les Troyens à Carthage
F Musique et Poésie
F Baigneuse
F La tentation de saint Antoine
F Ballet des Troyens
F Le paradis et la péri de R. Schumann
F Déposition de croix

[Paris]

29 mai 1894

Mon cher Scholderer,

Nous avons bien pris part à la perte que vous venez de faire.Le 7 mai 1894, décès d’Adolphe, frère de Scholderer, à Francfort. Nous nous rappelons bien d’avoir vu votre frère chez nous. Nous espérions que vous passerez par Paris à votre retour et je regrette bien de ne pas vous avoir vu cette année. Nous aurions tant de choses à nous dire qu’il faut renoncer à écrire. J’aurais bien aimé aller aux expositions avec vous et vous montrer mes tableaux.Au Salon de 1894, Fantin envoie L’Aurore, F.1524 ; Les Troyens à Carthage, F. 1526 et deux pastels, Musique et Poésie, F.1528 et Promenade, pastel transformé en huile en 1899 (Baigneuses, F.1737). Il envoie bien sûr aussi des lithographies dont La Tentation de saint Antoine, H.110 ; Ballet des Troyens, H.114 ; Le paradis et la péri (R.Schumann), H.115 et une Déposition de croix, H.113. Il y a, dans ce moment, une Exposition de beaucoup de tableaux de Manet qui a grand succès.Il s’agit d’une exposition organisée par Durand-Ruel à Paris en 1894. Je crois que l’on doit voir quelle différence il y a entre lui et sa prétendue école, messieurs les Impressionnistes.

Madame Edwards nous a donné de vos nouvelles à tous.

Nous regrettons bien que madame Scholderer ne soit pas assez forte pour voyager. Il paraît que Victor est devenu un grand et beau garçon ! Mais qu’il se méfie de la poésie française moderne ! Hugo, Lamartine, Vigny, voilà les grands poètes du temps et qui ont toutes les audaces et tous les talents.

Madame Edwards nous a parlé avec beaucoup d’éloges de vos portraits. A quelle exposition envoyez-vous à Munich et quels tableaux ?Scholderer n’a finalement pas exposé à la Münchener Jahresausstellung von Kunstwerken aller Nationen en 1894, voir Illustrierter Katalog der Münchener Jahresausstellung von Kunstwerken aller Nationen im Kgl. Glaspalaste 1894, cat. exp. Munich, 1894. Je n’ose plus envoyer là, depuis mon dernier refus.Lettre 1890_03. Vous avez raison partout on cherche à éloigner les étrangers. Je crois qu’il y a une telle quantité de produits que l’on pense à protéger ses nationaux.

Nous allons à Buré je pense dans quinze jours ou 3 semaines. Cela m’a fait grand plaisir tout ce que vous me dites de mes lithographies. J’ai fait le ballet des TroyensFantin-Latour, Ballet des Troyens, H.114. Il s’agit d’une des seules lithographies que Fantin réalise après un pastel (1888) et une huile (1891). Il suivait généralement le processus inverse. déjà et cela m’a paru très difficile en grand et le ChristFantin-Latour, Déposition de croix, H.113. me paraît peut-être encore plus difficile et que faire d’un grand tableau, personne n’en veut.

On parle beaucoup de Thoma ici, mais on ne voit jamais rien.

Je verrais avec plaisir le Velasquez.Vraisemblablement le Vélasquez dont il a déjà été question dans la lettre 1894_02. Ma femme et moi, nous vous envoyons à vous trois toutes nos amitiés. Mme et melle Dubourg se rappellent à votre bon souvenir.

H. Fantin