Perspectivia
Lettre1882_05
Date1882-11-14
Lieu de créationS.l.
AuteurFantin-Latour, Henri
DestinataireScholderer, Otto
Personnes mentionnéesScholderer, Viktor
Fantin-Latour, Marie
Lieux mentionnésLondres, Royal Academy of Arts
Manchester
Paris, Salon
Œuvres mentionnéesS Jeune fille avec un plat de cerises ou Cherries/ Kirschen
S Fine Yarmouth  !

14 nov. 82

Mon cher Scholderer,

Merci bien pour vos portraits de Victor. Nous avons été bien contents de voir combien il est prospère. Quel grand garçon il devient ! Et sur son noble coursier, il est vraiment charmant.

Voilà bien longtemps que je dois vous écrire. Depuis notre séjour de la campagne, nous avons vu ma sœur qui est venue de Russie.Marie Fantin. Il y avait plus de dix ans que nous ne nous étions vus.

Puis un grand rangement dans la maison et l’atelier, puis cette paresse que vous connaissez aussi qui fait que on remet toujours les lettres au lendemain.

Comment la mer ne vous a pas fait de bien ? Nous ici nous sommes très patraques, mais la pluie est vraiment si extraordinaire que l’on peut attribuer tous ces maux au mauvais temps.

Je relis votre lettre dernière, vous m’y parlez de votre voyage à Manchester. Je vous félicite d’y avoir vendu vos deux tableaux.Scholderer vend « Fine Yarmouth ! », B.217 et Cherries / Kirschen, B.210, à Manchester. Merci pour tous les renseignements que vous me donnez sur l’exposition. Travaillez-vous en ce moment et que faites-vous, et pour l’Academy.

Moi, quand je songe à tout ce que j’ai à faire, Salon à Paris et à l’Academy à Londres, il me semble que je ne ferai rien.

Cette entrée d’hiver me dégoûte bien !

Bien des choses de nous deux pour vous et madame, ainsi que pour le petit cavalier.

H. Fantin

Chère madame,

Je tiens à vous dire moi-même combien j’ai été contente des photographies de Victor. Je comprends bien quel plaisir vous devez avoir de le voir grandir tous les jours et son intelligence augmenter. Il me semble avoir de très jolis yeux et quelle quantité de cheveux !

Embrassez-le bien de ma part et vous chère madame, recevez mes meilleures amitiés.

Ma famille me charge de vous dire bien des choses à tous deux. V. Fantin.